Quand vous achetez un bien immobilier en France, vous signez souvent un avant-contrat. Ce document prépare l'acte de vente définitif. Il existe deux formes principales : le compromis de vente et la promesse de vente. Ces deux contrats se ressemblent, mais ils n'ont pas les mêmes conséquences juridiques. Il est donc important de bien connaître leurs différences avant de signer.

Le compromis de vente est un accord bilatéral. Cela veut dire que le vendeur et l'acheteur s'engagent tous les deux à conclure la vente. Dès la signature, la vente est considérée comme presque définitive. Le vendeur doit vendre son bien au prix et aux conditions convenus. Si le vendeur décide de se rétracter sans motif légitime, l'acheteur peut saisir le tribunal et demander l'exécution forcée de la vente. Il peut aussi réclamer des dommages et intérêts en réparation du préjudice subi. L'acheteur verse un dépôt de garantie, souvent entre 5 % et 10 % du prix. Si l'acheteur renonce sans motif prévu au contrat (comme un refus de prêt), il risque de perdre ce dépôt et de subir une action en justice.

La promesse de vente, appelée aussi promesse unilatérale de vente, fonctionne autrement. Ici, seul le vendeur s'engage à vendre son bien. L'acheteur dispose d'une option d'achat pendant une durée précise, souvent deux ou trois mois. Pendant cette période, le vendeur ne peut pas vendre le bien à un autre acheteur ni revenir sur son engagement. Si le vendeur refuse de signer la vente alors que l'acheteur a levé l'option, l'acheteur peut également demander au tribunal l'exécution forcée et réclamer des dommages et intérêts. L'acheteur verse une indemnité d'immobilisation, en général 10 % du prix. S'il ne lève pas l'option, il perd cette somme mais n'est pas obligé d'acheter.

Dans les deux cas, l'acheteur bénéficie d'un délai légal de rétractation de dix jours. Ce délai commence le lendemain de la remise du contrat. Pendant cette période, l'acheteur peut se rétracter sans justification. Il suffit d'envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception. Dans ce cas, le dépôt ou l'indemnité est intégralement restitué dans un délai de 21 jours. Ce droit protège l'acheteur et lui laisse un temps de réflexion.

CritèreCompromis de ventePromesse de vente
Nature de l'engagementEngagement réciproque vendeur/acheteurEngagement du vendeur uniquement
Obligation de l'acheteurObligation ferme d'acheterPas d'obligation, simple option
Obligation du vendeurObligation ferme de vendreObligation ferme de vendre si l'acheteur lève l'option
Dépôt/IndemnitéDépôt de garantie (5-10 % du prix)Indemnité d'immobilisation (environ 10 %)
Si l'acheteur se rétracte pendant le délai légal (10 jours)Aucune pénalité, restitution intégrale du dépôtAucune pénalité, restitution intégrale de l'indemnité
Si l'acheteur se rétracte hors délaiPerte du dépôt et risque d'action judiciaire pour forcer l'achatPerte de l'indemnité, sans obligation d'acheter
Si le vendeur se rétracteAcheteur peut demander l'exécution forcée ou des dommages et intérêtsAcheteur peut demander l'exécution forcée ou des dommages et intérêts si l'option a été levée
Durée de validitéPas de durée fixe, date d'acte préciséeDurée limitée de l'option (souvent 2-3 mois)
Utilisation recommandéeQuand les deux parties sont certaines de conclure la venteQuand l'acheteur souhaite réserver le bien avant de décider

La signature d'un compromis ou d'une promesse peut se faire chez un notaire ou sous seing privé. L'intervention du notaire n'est pas obligatoire mais fortement conseillée. Le notaire vérifie la validité du document et les clauses obligatoires. Ces clauses concernent notamment les conditions suspensives comme l'obtention d'un prêt ou l'absence d'hypothèque. Il contrôle aussi les diagnostics techniques et la situation juridique du bien.

Avant de signer, il est recommandé de lire attentivement toutes les clauses et de poser vos questions à un professionnel.